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Le blog de Liza Lo Bartolo, auteur
31 mars 2009

Une préface en cadeau d'anniversaire !

Sans le savoir, le poète Jacques Herman me fait un magnifique cadeau d'anniversaire pour ce 31 mars ! Je vous le présente ci-après. Il s'agit de la préface de mon prochain recueil de poèmes : "LIBRE AU DELA DU BLEU"

Préface :

Liza Lo Bartolo Bardin, écrivain confirmée, est ce que l'on appelle communément "une belle plume". J'ai pu mesurer l'éclat de son talent depuis plusieurs années déjà et j'ai eu souvent ce privilège de naviguer avec elle sur des océans littéraires qui nous étaient communs.

C'est avec une grande joie que je rédige ces quelques mots avec pour seule ambition de vous faire partager ma lecture des poèmes de Liza Lo Bartolo Bardin que je considère ici comme poète, en essayant de faire abstraction de l'amitié qui nous lie. Et cela n'est guère facile tant je constate à chaque fois que lorsque j'éprouve de l'admiration pour quelqu'un, l'amitié, bonne fille, suit tout aussitôt.

"Ne flatte pas tes amis : la flatterie est trahison". Je me suis souvent laissé dire cela et je ne nie pas cette évidence. En l'occurrence, je n'ai nullement l'intention de flatter l'ego de Liza.  Je souhaite simplement porter l'éclairage sur les principales articulations de son écriture. Non que je veuille imposer telle ou telle clé de lecture car, après tout, chacun détient la sienne et découvre dans cette roseraie des philosophes ce qu'il voudra bien y voir, mais parce que j'éprouve un certain plaisir à montrer du doigt les aspects essentiels du cheminement de l'auteur.

Disons-le tout net : aucune expression littéraire mieux que la poésie ne veille à synchroniser deux couches verbales bien distinctes jusqu'à leurs épousailles : je veux parler ici de "ce qui est dit" et de la manière de le dire. Les mots et la musique des mots. Le message et le vêtement du messager. La pensée et sa larme, son rire ou son cri. Ou, plus prosaïquement, le contenu et le contenant, le fond et la forme.

Le chant du poème ! Ah qui dira jamais assez combien le rythme est essentiel à la vie du texte, combien les vibrations sont indispensables à la transmission d'une pensée, d'un sentiment, d'un constat. La plus humble banalité, bien chantée, devient reine. C'est là que bat sans doute le coeur même de la poésie.

Tout transmettre par le chant des mots, c'est bien ainsi que procède Liza Lo Bartolo Bardin qui évoque avec beaucoup de pudeur et de discrétion la maladie :

Mon mal est un cri

Inaudible et perdu

L’effroyable hurlement

Qui passe inaperçu

Elle s'attache aussi fortement au paysage dans lequel elle est venue s'ancrer récemment, cette Bretagne que chantait si bien Guillevic, et qu'elle sait apprécier à sa juste valeur :

La vague s’élève

Et par-dessus les embruns

Mousse de fierté

Mais, elle ne l'ignore pas, le coin de terre, le lien d'amour, la maladie, l'amitié, ne sont pas tout : il est, bien au-dessus de nous ce royaume de l'indicible, de l'ineffable, un paradis perdu que l'on appelle de nos voeux, une inaccessible étoile que l'on finira bien par retenir un jour dans un coin de notre coeur :

La promesse n’est pas vaine d’un retour au sublime

L’attente n’est pas folle du paradis perdu

Liza sait mieux que quiconque que l'humilité seule peut nous acheminer vers des sphères plus élevées auxquelles, légitimement, nous aspirons et que nous titillons quotidiennement du bout de nos plumes :

Je ne suis qu’une bulle 

Emportée par le vent

Je ne suis qu’une plume

Ballotée dans le temps

Au-delà de ce qu'elle dit, il nous reste à regarder plus attentivement comment  elle le dit. Et soudain nous voilà, pour notre plus grand plaisir, à ces croisements de routes, ces grands carrefours, qui ponctuent de leur présence inévitable ces mondes pluriels que la poésie vient habiter. Liza qui maîtrise tous les genres littéraires, maîtrise aussi toutes les formes poétiques : ici ce sont des vers réguliers où dominent les exigences prosodiques des pieds et des rimes, là des sonnets, ici des vers libres ou libérés, là des poèmes brefs dont la force d'expression n'est pas sans nous rappeler les haïkus par certains aspects tout au moins.

Cette immense diversité n'a pas pour finalité l'étalage de savoir-faire différents (un recueil n'est jamais une vitrine), mais elle est parfaitement significative de cette "nécessité qui fait loi" : telle formulation convient mieux pour telle finalité.

Je ne crois pas qu'il faille en dire bien davantage pour apprécier la finesse et l'élégance de l'écriture de Liza Lo Bartolo Bardin.

Au terme de cette préface, d'aucuns me diront peut-être : mais l'amour? pourquoi ne mentionnez-vous pas dans une préface ce fil rouge fondamental qui parcourt le livre de bout en bout ? N'avez-vous donc pas compris qu'il s'agit en l'espèce d'un thème récurrent chez Liza? Tout en ces pages est un hymne à l'amour et vous n'en pipez mot ?

Remarque parfaitement justifiée !

Dans la production littéraire d'un auteur, l'amour est je crois le seul thème qui ne nécessite jamais d'éclairage autre que celui que le lecteur lui-même lui apportera. L'amour alors prend une résonance particulière qui tisse un lien nouveau entre la chose écrite et la chose perçue.

Jacques Herman

http://quedespoemes.dhblogs.be/
http://poesie.webnet.fr/vospoemes/poemes/jacques_herman/jacques_herman.html
http://www.culturactif.ch/ecrivains/herman.htm
http://www.accents-poetiques.com/IMG/article_PDF_article_705.pdf

Je l'en remercie sincèrement.

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Commentaires
M
je me joins à A.SAINT-PIERRE : bien dit, et quel cadeau !
A
et c'est surtout mérité.<br /> <br /> Ambre SAINT-PIERRE.
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